Mas de la Belugo, Juin 2018.
Intermède bienvenu entre un printemps diluvien et un été caniculaire. Le cadre, étonnamment vert pour la période, est idyllique. Et à la vue des ombres noires paissant paisiblement dans les enclos on est loin de s’imaginer la difficulté d’élever des toros de nos jours.
L’an dernier, ‘Tranquilito’, sobrero de la maison, sauva la Miurada cérétane d’un fracaso majuscule. Pourtant, et bien que l’on pût s’attendre à un juste retour de la part de l’ADAC, pas de Yonnet à l’affiche 2018, les novillos manquant de trapío paraît-il. C’est vrai qu’un énième défi ganadero est plus opportun…
À cela s’ajoute un printemps pourri qui condamna la corrida dominicale alésienne. Le lot, tête de camade pour cette année, restera inédit et c’est dans les rues espagnoles que l’assureur, maintenant propriétaire, vendra les toros; bien loin malheureusement de ce pourquoi ils ont été sélectionnés et élevés.
Reste quelques toros isolés durant l’été pour se consoler et avancer ; et beaucoup de courage à Charlotte, héritière des deux fers familiaux, et David, son mayoral, pour continuer à élever, contre vents et marées, des toros durs et de respect. L’espoir de revoir sortir du toril un ‘Tranquilito’ est certainement leur moteur, et espérons qu’ils aient encore de nombreuses années et opportunités pour nous en montrer.
Textes et photographies : Romain Lacau